À partir de la mi-septembre, pour les cerfs en forêt de Brocéliande, c’est la saison des amours, le rut, comme dans toutes les forêts de France où est présent ce cervidé. Le plus grand mammifère sauvage de la forêt poussent alors des rugissements impressionnants, le brame, pour attirer l’attention des femelles. Les mâles dominants doivent empêcher les prétendants au « trône » d’approcher leur « harem » au cours de combats spectaculaires. Ils s’agitent dans tous les sens pour dissuader les biches de quitter la harde.
Pendant une quinzaine de jour, les va-et-vient incessants de cet animal d’habitude si discret, offrent une occasion de l’observer plus facilement.
C’est ainsi qu’un matin de septembre 2010, parcourant les bois du côté de la basse de forêt, je tombe nez à nez avec le fameux cerf de Brocéliande.
Guidé par l’écho lointain des cris profonds du brame, j’avançais doucement sur un chemin forestier quand soudain j’aperçois sur ma gauche une silhouette sombre sortir du bois. Quelle surprise ! À 20 ou 30 m devant moi, un magnifique cerf s’apprête à traverser ! Lentement, je m’accroupis. Je pose délicatement le pied de ma caméra et je commence à filmer. L’animal m’a vu. Je n’ose plus faire aucun geste. Et pendant presqu’une minute, chacun observe l’autre en silence. Il ne semble pas effrayé mais plutôt curieux. Il décide alors de poursuivre son chemin et s’enfonce dans la forêt d’un pas agile et silencieux.
Je me relève, incrédule, encore étonné de ce face à face inattendu et tellement magique avec un cerf, le roi de la forêt de Brocéliande.