Visitez le Val sans Retour et l’Arbre d’Or...
Le premier incendie « moderne » avait eu lieu en 1959. Et depuis 1976, leur fréquence avait nettement augmenté. Dès cette époque, une Association de Sauvegarde s’était créée, regroupant de nombreux élus locaux, ainsi que des propriétaires, des représentants de diverses associations et des chercheurs de la Station Biologique de Paimpont. Malgré tous les efforts pour tenter de concilier les intérêts parfois contradictoires, et commencer à mettre en place des solutions, le drame qui vient de se jouer en cette rentrée 1990 est un véritable coup de massue. Largement répercuté dans les médias, l’évènement va susciter un formidable élan de solidarité. Chacun exprime son ras-le-bol. Tout le monde veut en finir avec ces feux à répétition dont l’origine est probablement criminelle.
Les landes autour du Val sans Retour appartiennent à de multiples petits propriétaires (plusieurs centaines !) qu’il faut maintenant convaincre. En effet, la meilleure solution semble d’envisager le reboisement de façon globale. Une convention est alors signée, reste le coût de l’opération : 5 millions de Francs... Aux deniers publics vont alors s’ajouter un financement privé (François Pinault, le groupe Intermarché, le Crédit Agricole, Yves Rocher,...).
30 000 arbres, des milliers de planteurs bénévoles
L’opération peut alors commencer. Un an d’étude et de préparation, et pendant l’automne et l’hiver 1991-92 des milliers de bénévoles 1 vont alors donner un coup de main pour la plantation de plus de 30 000 arbres (70% de feuillus et 30% de résineux).
Pour représenter cet engagement et aussi pour se souvenir, il fallait un symbole. Ainsi, le sculpteur François Davin proposa de recouvrir de 5000 feuilles d’or un châtaignier extrait du Val sans Retour, entouré de 5 chênes calcinés pour symboliser la renaissance après la mort... Cette sculpture fût installée au bout de la digue du miroir aux fées le 10 août 1991. La référence à l’Abbé Gillard et à l’église de Tréhorenteuc est évidente. La forme des branches évoque les bois d’un cerf et le chiffre 5 représente, selon l’Abbé Gillard, l’humilité face à la toute puissance du chiffre 1.
Aujourd’hui, l’Arbre d’or est une attraction touristique très fréquentée qui ne doit pas masquer la beauté retrouvée de ce site fragile. Même si au début l’oeuvre pouvait paraître en décalage avec cet espace naturel, il semble que le Val l’ait adopté avec le temps. Une végétation dense l’entoure comme pour l’intégrer définitivement dans le paysage et l’histoire du lieu. Gardons ainsi en mémoire ce passé qu’on ne voudrait plus jamais revoir.