La documentation
Elle est issue de documents photographiques représentant Henri Gillard tout au long de sa vie. Ces photos ont permis à l’artiste de visualiser la personnalité de son sujet. Il a été convenu de retenir une photo prise lorsqu’il était en fonction à Tréhorenteuc. Il était alors âgé d’une cinquantaine d’années.
La réalisation de croquis
Une série de croquis et esquisses représentant l’abbé Gillard en pied, revêtu de sa soutane a été réalisée par Mickaël Thomazo. Ces études ont été effectuées sous tous les angles avec cotes et mensurations précises. Muni de ses patrons, sur le papier, avec ses plans, le sculpteur a pu entreprendre la troisième phase de son travail : la sculpture proprement dite.
La sculpture
À pied d’œuvre dans son atelier, s’attaquant au bloc d’argile qui se présentait devant lui à l’état brut, Mickaël Thomazo a commencé à déterminer le volume général appelé à donner naissance à la statue : sa hauteur, sa largeur, son épaisseur. Après quoi, il s’est appliqué à donner le mouvement général et surtout à reproduire l’attitude familière adoptée par le Recteur, telle qu’on peut la voir sur des photos et telle que ceux qui l’ont connu peuvent se souvenir.
Bientôt, la métamorphose s’est accomplie. Comme un magicien, Mickaël Thomazo a fait jaillir de l’argile la silhouette familière du Recteur de Tréhorenteuc, bien campé dans sa soutane, les mains derrière le dos.
« C’est bien lui ! »
Pour son visage, précisément, Mickaël Thomazo a cherché à trouver le juste équilibre entre la ressemblance et la vraisemblance. En observant un visage, chacun détient sa propre interprétation, son propre regard. Pour trouver la bonne interprétation l’artiste a voulu saisir celle pour laquelle la mémoire collective devra pouvoir dire : « C’est bien lui ! ».
Restait alors à donner au visage les petites touches que lui soufflaient son inspiration et sa sensibilité d’artiste. Pour cette étape ultime de la sculpture, il a cherché à donner l’indicible grain de vie qui allait permettre à la lumière de s’accrocher, de donner de l’âme à son œuvre.
Le moulage
La sculpture enfin achevée, au terme d’une bonne semaine d’attente, nécessaire à l’argile de trouver les conditions de solidité nécessaires la sculpture d’argile s’est trouvée prête à revêtir son habit de plâtre doublé de silicone.
La sculpture d’argile a été enrobée de silicone épousant fidèlement les formes de l’œuvre sculptée. C’est ce qu’on appelle la prise d’empreinte.
Après quoi, le silicone a été recouvert d’une chape de plâtre constituant une coque.
Pour le démoulage, la coque a été ouverte délicatement dévoilant le moule. Celui-ci a été nettoyé afin de recueillir le coulage de la matière finale.
Le coulage et les finitions
Si pour la première statue de l’abbé Gillard le choix de la matière avait été le bronze, les initiateurs du projet ont choisi l’utilisation de la résine pour la nouvelle statue afin d’éviter de nouvelles convoitises liées à la valeur du métal. C’est donc ce matériau qui a été coulé dans le moule.
Extirpé du moule, la statue a été poncée puis recouverte d’une peinture lui donnant l’apparence du bronze, selon le but recherché. A cette fin, des essais de couleur ont été réalisés afin de trouver un bon compromis, sachant que la couleur appliquée est appelée à garder son intégrité, insensible aux réactions qu’elle pourrait subir avec le temps. Pour cette peinture, Mickaël Thomazo a utilisé des vernis industriels dans lesquels il a incorporé des pigments naturels de bronze et de l’oxyde de fer. Des couches superposées ont été appliquées pour donner un effet. Puis la surface a été patinée et vernie.
La statue va rejoindre Tréhorenteuc. Elle sera officiellement inaugurée le 19 mai 2024.